vendredi 26 juin 2009

Seems Like a Touuuuuuch

Ces quatre mots, vous les aurez bien sûr reconnus, viennent d'AC/DC, du morceau "Touch Too Much".

J'ai ce morceau en tête depuis dimanche dernier, depuis la fête de la musique en fait. Tout simplement parce que c'était l'un des derniers morceaux joués par un groupe de jeunes et talentueux artistes de la région parisienne appellé HyperNova. (Mais ne vous fiez pas au nom, ils vont peut-être en changer)

Le genre de groupe qui ne vous laisse pas indifférent quand vous les entendez, pour peu que vous ne soyez pas un klingon ou l'une de ces détestables personnes qui n'en ont rien à cirer du Rock ou de la pop ...

Au premier abord, quoi de particulier ? Après tout, que des reprises. Un groupe parmi tant d'autres. Noyé dans la masse. Et pourtant, un charme indéniable. Attention, je ne parle pas ici du sex symbol qu'est Vince et de sa guitare somptueuse, ni de la séduisante Lou et de son micro, encore moins du charismatique Yvan quand il slappe, ou du fabuleux JC et de ses bras robustes, planqué derrière ses fûts.

Non, je parle plutôt d'énergie. De Rock attitude.

Il y a reprise et Reprise. Surtout quand il s'agit de reprendre du Rock. HyperNova, comme d'autres, savent y faire à ce niveau. Maintenant, qu'est-ce-qui fait la différence entre tous ces groupes de reprises ? L'attitude, tout simplement.

Il y a ceux qui reprennent des morceaux note à note, et qui sont tout bonnement incapables de s'approprier un morceau. Ceux qui ne comprennent même pas ce qu'ils chantent. Terrorisés par l'idée qu'une note aille s'égarer en terra incognita, verts de peur à l'idée de ne pas être sur le tempo exact du morceau original, cramoisis en songeant que le public pourrait déceler une erreur. Ca se voit rapidement: dès qu'une légère contrariété se pointe, les regards échangés entre musiciens sont éloquents : angoisse, "oh putin ça merde on est foutus", et visages fermés... Ces visages là, je ne veux plus les voir.

Par contre, il y a les autres. Ceux qui ont saisi l'essence du morceau et qui se l'approprient. Ceux qui vivent le Rock et le sentent dans leurs veines. Ceux qui se marrent quand une fausse note se fait entendre, quand un début de morceau est un poil foiré, ou quand un micro merdouille. Ceux qui disent à leur public "hell yeah, on a eu un méchant larsen là, mais bon, on s'en branle, ça arrive, Rock'n'roll" avec un grand sourire. Ceux qui introduisent (excusez-moi du jeu de mot) "Touch Too Much" en expliquant un peu de quel genre de poésie le morceau est composé ... Ceux qui communiquent avec leur public, et qui ont une réelle envie de partager la musique, qui se font plaisir, prennent leur pied sur scene, et le font avec punch, brio, modestie et humilité.

Ce sont ces groupes, dont HyperNova fait dignement partie, qui finalement font vivre la scène du rock en France. En partageant, en donnant l'envie à certains de découvrir des morceaux qu'ils ne connaissent pas (je parle pour les plus jeunes surtout, ou pour ceux qui ne connaissent pas Anouk :-p), avec cet esprit si chaleureux qui les caractérise, et qui fait qu'ils nous touchent, mais never too much ;-)

lundi 15 juin 2009

Les connards qui savent tout

Ce soir je galère sur ma guitare. Je dis ça, mais en fait je m'éclate. Vous ne le savez pas encore mais je suis guitariste débutant. Très débutant. Nullissime. Mais il faut bien démarrer quelque part.

Ce soir donc, je travaille "Let It Be" des Beatles. Je ne rentre pas dans le débat du "oh putin mais tu joues de la guimauve", j'aime bien, j'assume, ça ne m'empêche pas d'écouter du bon gros bourrin, ça ne nuit pas à ma sexualité, et ça me fait même du bien au manche (de guitare, bien sûr). :-)

Bref, je m'égare encore. Recadrons.

Après une demi-heure, a y est, je commence à bien enchainer les accords des couplets. Wouhouuuuuuuu, c'est trop cool, j'imagine déjà la scène, l'alcool, les yeux humides de jeunes femmes éperdues d'admiration que j'ignorerais superbement, bref, le rock quoi :-)

Mais non, pas tout de suite, il reste encore du boulot. M'enfin je me rend bien compte qu'il y a une quantité non négligeable de morceaux que je pourrais jouer bientôt, parce que j'aurais passé cette phase galère pendant laquelle j'apprend à mes doigts tous les accords les plus utilisés. La joie est donc dans mon coeur mes frères et soeurs :-)

Et là, et là, à ce moment précis, alors que je suis tout guilleret et que même mes doigts martyrisés ne peuvent enrayer mon enthousiasme, y'a un connard qui me dit sur le net:

"hey mais, mec, les chansons à trois accords c'est tout pourri !"

Nom de zeus, putin de merde, grasp, grmbl, rogntudju, il n'en faut pas plus pour m'énerver et avaler mon Perrier Citron de travers. (ouais je sais... La vodka tout seul chez moi ce sera pour quand je serais un vrai artiste ;-))) )

On a tous ce genre de personnage dans notre entourage : un gars talentueux (ou pas) musicalement, voir même un gars pas musicien, qui se permet de critiquer sous prétexte que c'est facile.

Déjà, c'est pas forcément "facile" quand tu démarres. Mais passons. Les pros eux savent jouer, ils devraient donc faire autre chose que des ziks "faciles" à quelques accords.

Et le mec de rajouter: "en plus, c'est que des barrets/power chords/prendre le terme que vous voulez".

Boooooon... Deux cas de figure : soit je discute et essaye de faire comprendre mon point de vue, soit je me barre. Ce soir je discute.

Depuis quand le fait de jouer quelque chose de facile nuit-il à l'émotion qui peut se dégager d'un instrument, quel qu'il soit d'ailleurs ? Qu'on ne vienne pas me dire que "Let It Be" est de la merde parce qu'il n'y a que 5 ou 6 accords : le morceau n'a jamais rien eu à prouver, il s'est IMPOSE de lui-même et des millions de gens l'ont écouté, l'écoutent, et l'écouteront. (Et moi, tel un Francis Cabrel moyen, je l'aimais, je l'aime, et je l'aimerais ;-))) )

Prenons d'autres groupes que les Beatles... Nirvana sont-ils des grosses merdes parce que tous leurs morceaux sont ridiculement easy ? Black Sabbath et Led Zeppelin devraient-ils être tués pour certains morceaux simplissimes ?

Que non, zébulon.

On peut me dire ce qu'on veut, complexifier ces morceaux reviendrait à leur retirer leur âme, en extraire la pulpe sacrée et les réduire en bouillie. Ni plus ni moins. J'ai vraiment le sens de la métaphore ce soir.

C'était mon (petit) coup de gueule. Désolé de ce billet déstructuré écrit à l'arrache :-)

Bises à G., finalement y'a que toi qui me comprend ma belle. ;-)

Et bonne nuit à tous "les connards qui savent tout", partout dans le monde. Peace brotha's :-)

mardi 2 juin 2009

Hail to the Prince !

Je vous préviens tout de suite, je vais m'emporter et utiliser des adjectifs un chouia dithyrambiques dans ce post. You've been warned, dudes :-)

C'est samedi soir, au cours d'un diner très agréable entre amis, que j'ai rencontré Ben. Un percussionniste passionné, à priori plutôt attiré par la musique cubaine. Je crois. Bref, voilà qu'à un moment il me parle du dernier album de Prince. Il m'en vante les mérites, en osant aller jusqu'à évoquer le grand Jimi Hendrix : "la guitare me fait penser à Jimi, tu verras" ...
"Sacrilège !" me dis-je... Avant de me dire "Hell, de toute façon en ce moment je suis en plein rattrapage de grands classiques que je n'ai pas encore exploré, pourquoi pas se pencher sur le cas "Prince", il faudra tôt ou tard de toute façon."

Je me procure donc son dernier album, "Lotus Flow3r", que je me mets dans les oreilles ce matin en allant au taf.

Mon dieu...

Comment dire.

Un vrai choc. Un véritable "boom", si j'osais. (2ème titre de l'album)

J'ai été totalement soufflé par la chaleur du son qui se dégage de cet album. J'ai été envouté, séduit au dela de toute espérance. (je m'attendais vraiment à trouver l'album moyen)

Comment ne pas succomber au charme gentiment désuet de "The Morning After", ou au rythme merveilleusement funky de "Feel Good, Feel Better, Feel Wonderful" par exemple ? Sans oublier la délicieuse "4ever" ...

Plusieurs mots me viennent immédiatement à l'esprit en pensant à cet album, mais le plus fort semble être variété. J'ai adoré tant de choses différentes sur cet album, qui mélange agréablement tant de styles différents : rock, jazz, funk ... Un régal pour les oreilles...

Le summum a cependant été pour moi la découverte d'un morceau intitulé "Colonized Mind". L'émotion est là dès les premières notes. Et là je repense à Ben, et je me dis: "mais putin ce mec il a tout compris. C'est ici que se trouve l'esprit de Jimi !". Un son de gratte clair, une pureté, qui m'a transporté totalement ailleurs. Qui m'a fait penser à "Little Wing". Un son fabuleux, une ambiance soft et chaude, un rythme sensuel, une merveille à tous points de vue.

J'ai réagi comme d'habitude face à ce torrent audio-émotionnel : j'ai fermé les yeux, j'ai oublié le monde, tout à mon plaisir, et... j'ai loupé ma sortie de métro. 10 minutes de retard au boulot mais qui les valaient bien. Il y a définitivement du divin dans ce morceau.

J'ai passé ma journée au travail à écouter cet album en boucle (oui j'ai un boulot qui me permet souvent de m'isoler avec un casque sur les oreilles...) et ce soir je suis rentré et je me suis cultivé un peu, notamment en allant zieuter la page Wikipedia consacrée à Prince. J'y ai appris beaucoup de choses. Je ne le savais pas aussi doué (multi-instrumentaliste) et perfectionniste, et je ne savais pas qu'il avait fait autant de choses sous différents alias non plus... Je vous encourage fortement à lire cette page, pleine d'infos intéressantes.

Un grand Monsieur que ce Prince.

Next step ? Je vais me farcir toute la discographie de Prince et espérer être aussi sublimé que par cet album fabuleux :-)
...Puis continuer à rattraper mon retard sur les grands classiques... Tout en continuant à découvrir des artistes contemporains...

Un grand merci à Ben en tout cas, qui m'a ouvert un nouvel horizon bien agréable ;-)